YVES - LA SITUATION AU CANADA

Je vous partage mon confinement depuis Montréal, la ville la plus festive d'Amérique du Nord transformée aujourd'hui en ville quasi-fantôme. Comme des milliers de villes à travers le monde.

Montréal ne fait pas exception. 

Mon confinement ne fait pas exception. En fait, pas grand chose ne différencie les mesures prises d'un pays à l'autre, d'une province à l'autre, d'une ville à l'autre. Le télétravail est obligatoire quand possible. Les déplacements sont limités aux services essentiels (pharmacie, épicerie, …), on a le droit de marcher, jogger, rouler à vélo mais en respectant la distanciation sociale. Les rassemblements sont interdits.

Mais ce que je veux souligner aujourd'hui, c'est la revange du local vs le mondial. Jamais l'achat local n'a été aussi encouragé. Jamais les petits producteurs de fruits, de légumes, les éleveurs de bétail, les fromagers n'ont été mis sur le devant de la scène comme ils le sont aujourd'hui. Jamais la technologie n'a été plus citoyenne qu'aujourd'hui. 

Ceux qu'on boudait au profit des grandes chaines de distribution alimentaire avec leurs produits usinés - mais moins chers - sont devenus du jour au lendemain le caillou dans la chaussure, le grain de sable dans l'engrenage: et si le futur passait par ces irréductibles petits gaulois qui produisent ici, à qualité bien supérieur. Et si on retournait à un système d'autosuffisance alimentaire, d'autosuffisance sanitaire, d'autosuffisance énergétique. Et si …. on retrouvait les valeurs de nos ancêtres, la compassion, l'entraide, la communauté.

Il y a beaucoup d'idées nouvelles - ou anciennes - qui foisonnent à l'instant où j'écris ces mots. On parle de changements de priorité, de meilleures conditions de travail pour le personnel dans les services hospitaliers et les maisons pour personnes âgées, de transformer l'agriculture grâce au faible coût de notre hydroélectricité, d'investir massivement dans la recherche.

On se promet de changer, de changer nos habitudes. 

On se promet de remettre de l'ordre dans le monde qu'on laissera à nos enfants et petits-enfants.